La Croix-Rouge a procédé ce mardi à l’inhumation de centaines de victimes des récents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 dans la ville de Goma, au Nord-Kivu. Ces enterrements, réalisés au cimetière de l’ITIG, près de l’aéroport de Goma, se sont déroulés en l’absence des familles, de nombreuses victimes étant inhumées de manière anonyme.
Avec des morgues débordées et des corps abandonnés dans les rues, la Croix-Rouge a dû accélérer le processus d’inhumation pour éviter une crise sanitaire. Certains corps gisaient à l’air libre depuis plusieurs jours, exposés aux intempéries. Le nombre exact des victimes inhumées aujourd’hui reste inconnu, mais au moins trois camions ont transporté les dépouilles. Samedi dernier, une dizaine d’autres corps avaient été enterrés dans des conditions similaires.
Le gouvernement congolais avait initialement fait état de 773 morts avant de revoir ce chiffre à la hausse, annonçant lundi que le nombre de personnes tuées à Goma dépassait les 2 000. De son côté, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a publié un bilan préliminaire faisant état d’au moins 900 morts et environ 2 880 blessés.
Derrière ces chiffres, ce sont des familles endeuillées qui n’ont pas eu l’occasion de faire leurs adieux à leurs proches. Dans le quartier de Kahembe, qui a perdu près de 30 habitants, le désespoir est palpable. Face à la catastrophe humanitaire, le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a annoncé un cessez-le-feu unilatéral à partir de ce mardi, invoquant des raisons humanitaires. L’objectif serait de faciliter l’acheminement de l’aide aux milliers de déplacés ayant fui les combats.
La communauté internationale multiplie les appels à l’établissement de couloirs humanitaires sûrs pour permettre l’arrivée des secours. Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont exhorté les parties à reprendre les négociations et à garantir un accès rapide aux aides humanitaires. Alors que la situation humanitaire se détériore, l’urgence reste de secourir les blessés, d’enterrer dignement les morts et de trouver une solution durable à cette crise qui endeuille, une fois de plus, l’est de la RDC.
La rédaction de b-onetv.cd