Après avoir accueilli Moïse Katumbi, président du parti « Ensemble pour la République« , en Éthiopie, l’ancien Président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a également rencontré André Claudel Lubaya en décembre. Cette rencontre, dévoilée ce lundi par Lubaya, a permis aux deux figures politiques d’échanger sur la situation générale du pays, abordant les dimensions politique, économique, sociale, sécuritaire et humanitaire.
Au cours de leur tête-à-tête, C. Lubaya et J. Kabila ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils perçoivent comme une tentative de réinstaurer la dictature sous la présidence de Félix Tshisekedi. Dans le compte-rendu de cette rencontre, Claudel Lubaya a déclaré :« Face à la volonté manifeste du Président Félix Tshisekedi de torpiller l’élan démocratique du pays en réinstaurant une dictature, nous avons décidé d’unir nos efforts pour défendre le pacte républicain et préserver les acquis de notre jeune démocratie, fruit de nombreux sacrifices. »
Les deux hommes ont également dénoncé la dégradation de la situation sécuritaire en RDC, marquée par un nombre record de 7 millions de déplacés internes et un million de réfugiés. Ils ont reproché au régime en place ses choix jugés hasardeux, pointant du doigt une gestion sécuritaire axée sur des forces étrangères et des mercenaires, au détriment des forces armées nationales. « Nos forces armées, si elles sont correctement équipées et soutenues, peuvent faire la différence », ont-ils souligné, tout en réaffirmant leur soutien aux populations victimes de cette crise.
Cette rencontre fait suite à celle entre Joseph Kabila et Moïse Katumbi, qui avaient également critiqué la gouvernance de Félix Tshisekedi et exprimé leur désaccord face au projet de réforme constitutionnelle. Cette initiative suscite de vifs débats dans le pays et sera probablement clarifiée après les travaux de la commission prévue par le chef de l’État en ce début d’année 2025. Par ces échanges successifs, Joseph Kabila semble mobiliser diverses forces politiques dans une dynamique critique vis-à-vis du régime Tshisekedi, appelant à une gouvernance plus respectueuse des principes démocratiques et républicains.
Emille Kayomba