La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a vigoureusement dénoncé, ce mercredi 26 février 2025, l’attitude des agents de la Direction Générale de Migration (DGM) qui ont confisqué, pendant plusieurs heures, le passeport de Monseigneur Donatien Nshole. L’incident s’est produit à Lubumbashi, alors que le secrétaire général de la CENCO revenait de Dar es Salaam et s’apprêtait à embarquer pour Kinshasa en vue d’une rencontre prévue avec le président Denis Sassou Nguesso.
Pour l’archevêque de Lubumbashi et président de la CENCO, Monseigneur Fulgence Muteba Mugalu, cet acte est une tentative d’intimidation contre l’Église catholique. « C’est une provocation que l’Église ne peut pas accepter. Nous sommes engagés à rechercher la paix pour notre peuple qui souffre et cette intimidation ne nous décourage pas dans notre quête de solutions pacifiques aux problèmes du pays », a déclaré Mgr Muteba à ACTUALITÉ.CD.
Selon lui, ce blocage du passeport de Mgr Nshole n’a pris fin qu’après plusieurs interventions, ce qui soulève des interrogations sur les motivations de la DGM.
Malgré ces tensions, la CENCO et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont réaffirmé leur engagement en faveur du Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs. Ce projet, fruit d’un long processus de concertation, vise à mobiliser toutes les parties prenantes en vue d’une stabilité durable.
Face à l’insécurité persistante à l’Est du pays, les deux principales institutions religieuses du Congo estiment qu’il est urgent de renforcer la cohésion sociale et de promouvoir le dialogue inclusif pour garantir la paix.
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Du côté de la famille politique du Président Félix Tshisekedi, certains estiment que l’Église n’a pas vocation à piloter des processus politiques. L’exécutif privilégie plutôt les cadres régionaux de négociation, comme les processus de Luanda et de Nairobi, portés par les chefs d’État de la région.
Lors d’une récente rencontre avec son camp politique, Félix Tshisekedi a réaffirmé son attachement aux efforts régionaux, tout en attendant de voir les conclusions des consultations menées par la CENCO et l’ECC.
Cette nouvelle tension entre l’Église catholique et le pouvoir congolais illustre une fois de plus le rôle crucial, mais parfois contesté, que jouent les institutions religieuses dans la gouvernance et la recherche de solutions aux crises du pays.
La rédaction de b-onetv.cd