Le cardinal de l’Eglise Catholique Fridolin Ambongo est visé par une action judiciaire. C’est certainement ce que laisse croire cette correspondance du Procureur général de la République près la Cour de cassation Firmin Mvonde ce samedi 27 avril, dans laquelle il ordonne au Procureur général près la Cour d’Appel de Matete, d’ouvrir une information judiciaire contre ce prélat Catholique. Firmin Mvonde reproche à l’Archevêque Métropolitain de Kinshasa de tenir constamment des propos séditieux de nature à « décourager les militaires des forces armées de la République qui combattent au front, mais aussi incitatifs à la maltraitance par les rebelles et autres envahisseurs des populations locales déjà meurtries par autant d’années de destabilisation » ecrit-il.
Le 22 avril dernier, a indiqué le PGR, le Cardinal Ambongo avait décliné une invitation lui adressée par son office. Le but de cette rencontre prévue le 25 avril, était d’échanger autour « de certains dossiers en instruction » au Parquet. Cependant, Firmin Mvonde estime que ce chef religieux violente délibérément les consciences et semble trouver un plaisir, à travers ces faux bruits et autres incitations des populations à la révolte contre les institutions établies et aux attentats contre les vies humaines. Ainsi le procureur général près la Cour d’Appel de Matete est mis en garde contre un déni de justice si jamais il agit autrement. « votre inactivisme sera considéré comme un fait de complicité avec les faits répréhensibles évoqués ci-avant ».
Le Cardinal Ambongo s’est montré très sévère face aux dirigeants congolais sur plusieurs sujets récemment. Il était monté au créneau pour dire non à la levée du moratoire sur la peine de mort décidée par l’Exécutif national, il a refusé publiquement, lors de la messe de suffrages à l’occasion des obsèques de Chérubin Okende, la conclusion de « Suicide » de l’enquête sur la mort de ce dernier. Le prince de l’église catholique romaine est resté constant dans cette dynamique. Lors de la célébration de Pâques, il a fustigé le comportement des dirigeants de Kinshasa, qui selon lui, ne permet pas à d’autres congolais de jouir du « gâteau national », ce qui crée des frustrations et le ralliement de certains compatriotes aux groupes rebelles.
Emille Kayomba