Le gouvernement congolais réitère sa détermination à garantir la pérennité du programme de gratuité de la maternité et des soins pour les nouveau-nés, inscrit dans la dynamique de la couverture santé universelle. C’est ce qu’a affirmé le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance sociale, Samuel Roger Kamba, le jeudi 8 mai 2025 devant l’Assemblée nationale, en réponse à une question orale avec débat du député national Bonzeke Iliki Freddy.
Le ministre a révélé que le programme est actuellement opérationnel dans 14 provinces sur 26, couvrant 257 zones de santé sur 519 et 4 622 structures sanitaires, dont 2 080 publiques et 2 542 privées ou concessionnelles. « Aujourd’hui, nous avons atteint une couverture de 55 % pour les structures privées et 45 % pour les structures de l’État », a-t-il précisé.
Une extension progressive selon les ressources disponibles
Le programme, lancé initialement dans la ville-province de Kinshasa, a été élargi au Kongo Central et au Kasaï Oriental sur financement propre de l’État congolais. Onze autres provinces bénéficient de ce service grâce à l’appui de la Banque mondiale, dans le cadre d’une réorientation stratégique de ses fonds initialement destinés à la lutte contre la malnutrition.
« Le financement nécessaire pour étendre la gratuité de la maternité à tout le pays est estimé à plus de 200 millions USD par an », a expliqué Samuel Roger Kamba. « Nous avons débuté à Kinshasa pour des raisons stratégiques : densité de la population, similitudes avec les zones rurales périphériques, et possibilité de valider efficacement le processus. »
Prévenir les surcharges et assurer la qualité
La décision d’étendre le programme au Kongo Central visait notamment à éviter un afflux massif de femmes enceintes vers Kinshasa, ce qui aurait pu engorger les structures de la capitale. Par ailleurs, le Mai-Ndombe, initialement non inclus dans la liste des provinces appuyées par la Banque mondiale, a été intégré après des négociations complémentaires.
Le ministre a également insisté sur le mécanisme de sélection rigoureux des structures bénéficiaires, soulignant que la priorité est donnée à la qualité des soins plutôt qu’à une gratuité généralisée. « Nous évaluons les centres de santé à travers un système de régulation pour s’assurer que les mamans accèdent à des soins sûrs et efficaces », a-t-il précisé.
Un pilier des engagements sociaux de Félix Tshisekedi
La gratuité de la maternité constitue le premier pilier des soins de base dans le cadre de la mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle (CSU), l’un des six engagements phares du second quinquennat du Président Félix Tshisekedi. Ce programme ambitionne d’assurer un accès équitable aux soins de santé de qualité, à l’éducation primaire et secondaire, à l’eau potable, à l’électricité et à la protection sociale pour tous.
En dépit des défis financiers, le gouvernement congolais entend étendre progressivement la couverture à toutes les provinces, dans une approche pragmatique et partenariale avec les bailleurs internationaux. Une volonté qui témoigne de l’engagement de l’État à placer la santé maternelle et infantile au cœur de ses priorités.
La rédaction de b-onetv.cd