Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a officiellement dissous le Fonds National de Solidarité contre le Coronavirus, par ordonnance lue le mercredi 7 mai 2025 sur les antennes de la RTNC. Cette décision s’inscrit dans une dynamique de rationalisation des structures étatiques jugées inefficaces, dans un contexte national marqué par la guerre d’agression et la nécessité de renforcer la discipline budgétaire.
La mesure intervient quelques jours après la 42e réunion du Conseil des ministres, au cours de laquelle le chef de l’État avait instruit le gouvernement d’évaluer toutes les structures créées ces dernières années et dont la pertinence ou la performance est remise en question, afin d’envisager leur suppression ou leur redynamisation. Le mot d’ordre est clair : optimiser la gestion des ressources publiques en se recentrant sur les priorités nationales.
Institué en avril 2020 à la suite de la proclamation de l’état d’urgence sanitaire, le Fonds National de Solidarité contre le Coronavirus avait pour mission de mobiliser des ressources destinées à soutenir la lutte contre la pandémie. Il était financé par l’État, les entreprises publiques et privées ainsi que les partenaires techniques et financiers.
Le fonds avait pour vocation de fournir des équipements de protection individuelle à la population et au personnel soignant, de soutenir les activités du Comité multisectoriel de riposte, de renforcer les capacités de diagnostic des laboratoires, et de financer la détection et la surveillance de la maladie à travers le pays.
Dès sa mise en place, la gestion du fonds a connu plusieurs remous. Initialement désigné coordonnateur, le cardinal Fridolin Ambongo avait, avec d’autres chefs religieux, renoncé à ces responsabilités une semaine après sa nomination, invoquant un devoir de neutralité.
Le 6 mai 2020, le Président Tshisekedi avait alors nommé un nouveau comité de gestion dirigé par le pasteur Dominique Mukanya Wa Banza comme coordonnateur, assisté de Jean Mulongo Muteba (adjoint), avec la participation maintenue du professeur Jean-Jacques Muyembe Tamfum, figure de proue de la riposte contre le Covid-19.
Malgré son rôle important durant les premiers mois de la crise sanitaire, le Fonds a progressivement perdu en visibilité, et son efficacité a été régulièrement remise en question par l’opinion publique et certaines structures de contrôle.
La dissolution de cette structure marque un tournant dans la politique de gestion des fonds publics, alors que le pays fait face à d’importants défis sécuritaires et économiques. Le gouvernement entend recentrer ses ressources sur les secteurs essentiels, tout en supprimant les structures devenues obsolètes ou budgétivores.
Cette décision ouvre la voie à une évaluation plus large des fonds et agences spéciales mis en place durant les dernières années. Le message du Président est clair : l’efficacité et la transparence doivent désormais primer sur la multiplication des structures administratives.
La rédaction de b-onetv.cd