Dans une déclaration faite ce lundi 9 décembre, les députés nationaux du groupe parlementaire Ensemble, appartenant à l’opposition, ont exprimé leur ferme opposition à une éventuelle initiative du Président Félix Tshisekedi visant à réviser ou modifier la Constitution. Ils estiment que cette démarche serait une tentative de détourner l’attention des Congolais des défis actuels, tout en facilitant la possibilité pour le Chef de l’État de briguer un troisième mandat en déverrouillant l’article 220.
Dans leur déclaration, les députés d’Ensemble ont accusé Félix Tshisekedi d’utiliser la Constitution comme un « bouc émissaire » pour justifier ce qu’ils qualifient de « l’échec de sa gouvernance ». « L’opinion avertie observe que le Président de la République prend la Constitution comme bouc émissaire pour justifier l’échec de sa gouvernance et ainsi pouvoir changer cette Constitution pour déverrouiller l’article 220 et briguer un 3ᵉ mandat », affirment les élus dans leur déclaration.
Ils ont rappelé que l’article 219 de la Constitution interdit toute révision constitutionnelle en période d’état de guerre, d’urgence ou de siège, une condition qui prévaut actuellement dans certaines régions de la RDC, notamment en raison de la crise sécuritaire dans l’Est du pays. Les élus d’Ensemble ont qualifié ce projet de modification constitutionnelle d’« inopportun », et ont appelé le Président à se concentrer sur son rôle de garant de la nation, en travaillant à restaurer la paix, l’intégrité territoriale, et le développement économique.
Ils ont exhorté les Congolais à s’opposer fermement à toute tentative de révision de la Loi fondamentale, la qualifiant de menace directe à la démocratie et à l’unité nationale. Les parlementaires de l’opposition ont également exprimé leurs inquiétudes concernant une possible « balkanisation » de la RDC, alors que certaines parties du territoire sont encore sous le contrôle des rebelles du M23 soutenus, selon eux, par le Rwanda. « Ce projet risque de consacrer la balkanisation de la RDC », ont-ils averti, appelant à une vigilance citoyenne pour protéger l’intégrité du pays.
Ces accusations interviennent dans un contexte où les questions liées à la gouvernance, la sécurité et la démocratie restent au cœur des préoccupations nationales. Si le Président Félix Tshisekedi n’a pas officiellement confirmé son intention de réviser la Constitution, cette déclaration des députés d’Ensemble met en lumière les tensions politiques croissantes à l’approche des échéances électorales.
Le débat autour de l’article 220, qui verrouille notamment le nombre de mandats présidentiels, pourrait devenir un sujet central dans les prochains mois, testant la résilience démocratique du pays.
Emille Kayomba