Pour la première fois depuis l’instauration du statut de l’Opposition en RDC, celle-ci s’organise pour désigner officiellement son porte-parole, conformément aux dispositions légales. Christian Mwando Nsimba Kabulo, président du groupe parlementaire de l’opposition Ensemble pour la République, a saisi le Président de l’Assemblée nationale à ce sujet. Dans une lettre officielle, il demande la convocation des députés et sénateurs de l’Opposition pour finaliser cette démarche institutionnelle.
Une démarche encadrée par la loi
Christian Mwando précise dans sa correspondance que des concertations internes ont permis l’élaboration d’un projet de règlement intérieur, qui sera adopté lors de la séance prévue à cet effet. Une fois ce règlement validé, le porte-parole de l’Opposition sera désigné par consensus ou, à défaut, par un vote au scrutin majoritaire à deux tours, conformément à l’article 17 de la loi portant statut de l’Opposition.
Il rappelle également qu’en vertu de l’article 19 de cette loi, le porte-parole n’est pas obligatoirement choisi parmi les parlementaires. Quant à l’article 21, il confère au porte-parole un rang de ministre d’État au niveau national, ainsi que les avantages et immunités associés.
Un appel à la responsabilité des institutions
Dans sa lettre, Mwando Nsimba souligne l’importance de cette étape dans la consolidation de la démocratie congolaise. Il espère que les bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat, désignés par la loi comme facilitateurs de cette procédure, respecteront leurs obligations pour permettre l’installation de cette institution démocratique.
Un retard historique
Depuis l’adoption de la loi fondamentale, la RDC a traversé quatre législatures sans que l’Opposition ne parvienne à désigner son porte-parole, en dépit de la prévision constitutionnelle. Ce retard est aujourd’hui perçu comme un manquement à la consolidation de l’État de droit. La démarche actuelle place donc l’Opposition, mais aussi les leaders politiques tels que Vital Kamerhe et Sama Lukonde, devant une responsabilité historique.
Un enjeu démocratique majeur
La désignation d’un porte-parole de l’Opposition représente une avancée démocratique majeure. Ce dernier sera chargé de défendre la position des forces opposées au gouvernement, tout en garantissant une meilleure structuration de leur rôle dans les institutions. Si cette initiative aboutit, elle pourrait marquer un tournant dans l’histoire politique congolaise et renforcer le rôle de l’Opposition dans le paysage institutionnel.
La rédaction de b-onetv.cd