L’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo tiendra, ce lundi 20 mai 2025, une séance plénière consacrée à l’examen du rapport annuel 2024–2025 de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ainsi qu’à l’évaluation à mi-parcours du processus électoral du 4e cycle (2021–2024). L’annonce a été faite par le Bureau de la Chambre basse dans un communiqué signé par son Rapporteur, Jacques Djoli.
Ces documents ont été officiellement déposés le 8 mai dernier par le président de la CENI, Denis Kadima, auprès du Bureau de l’Assemblée nationale. Il s’agit d’un exercice constitutionnel qui vise à assurer la redevabilité de la CENI, institution d’appui à la démocratie, face aux représentants du peuple.
Selon Denis Kadima, des ateliers d’autocritique ont été organisés au sein de la Centrale électorale, réunissant les différents animateurs de la CENI pour analyser les réalisations, identifier les défis rencontrés et formuler des recommandations pour améliorer les échéances futures.
Le cycle électoral 2021–2024 a conduit à la mise en place des institutions actuelles, notamment l’élection du Président Félix-Antoine Tshisekedi, réélu avec plus de 73 % des suffrages, suivi de Moïse Katumbi et Martin Fayulu. Malgré les contestations de certains candidats, la Cour constitutionnelle avait confirmé les résultats proclamés par la CENI. Dans la foulée, le gouvernement, les bureaux définitifs de l’Assemblée nationale et du Sénat ont été installés, et les gouverneurs de province élus.
Au-delà de l’évaluation technique, les députés nationaux auront aussi la responsabilité de passer en revue l’utilisation des fonds publics alloués à la CENI pour l’organisation des scrutins. En tant qu’autorité budgétaire, le Parlement devra s’assurer que ces ressources ont été utilisées de manière transparente et efficace.
La même séance plénière du 20 mai sera également consacrée à l’examen du projet de loi prorogeant l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, en proie à l’insécurité persistante. Mis en place en mai 2021, ce régime d’exception est reconduit de manière régulière depuis quatre ans, suscitant un débat profond au sein de la classe politique.
Tandis que certains appellent à sa levée pure et simple en raison de son inefficacité présumée, le Président Félix Tshisekedi continue de défendre son maintien, affirmant que tant que les causes ayant motivé sa mise en place demeurent, la mesure restera en vigueur.
Ce double examen de la plénière s’annonce donc décisif pour l’évaluation des institutions électorales et sécuritaires du pays, dans un contexte politique et social particulièrement sensible.
Emille Kayomba