Les propos tenus par le président de la République lors de sa récente sortie médiatique à partir de Belgique dans le cadre d’une interview qu’il a accordée aux Médias Top Congo et Congo Indépendant ne sont pas sans réaction. Avec des mots moins tendres, Félix Tshisekedi a indiqué que son processeur Joseph Kabila est en train de préparer une insurrection avec le mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC). Ceci a réveillé le courroux du camp Kabila et ses autres affidés.
Répondant à une question lui posée sur la possibilité de tendre la main à l’opposition, voulant démontrer que cette option n’est pas envisageable, le président Tshisekedi a fait savoir en passant que les évêques de l’église catholique lui posé le même problème. En répondant, il a pris les cas de trois opposants. Tshisekedi a avancé qu’il ne n’est pas impossible de faire la main tendue à Martin Fayulu car il ne reconnaît pas les résultats des récentes élections, c’est à peu près le cas avec Moïse Katumbi qui accepté d’être dans les institutions mais est resté ” Borderline« . Et enfin Joseph Kabila qui, poursuit Tshisekedi, a non seulement « boycotté les élections, mais prépare une insurrection, par ce que le FCC c’est lui » a affirmé le chef de l’Etat congolais.
Ces propos ont irrité le camp de Joseph Kabila, et les voix se sont élevées en interne pour tenir des mots durs contre Tshisekedi. « Durant tout son mandat, le président Tshisekedi a excellé dans l’art d’accuser les autres. Il fait preuve jusque-là d’un grand déficit de sentiment de redevabilité envers le peuple congolais. Accuser Joseph Kabila jour et nuit, sans preuve ni fondement, alors que Joseph Kabila est jusque-là le symbole de la démocratie au travers de la toute première alternance que ce pays a connue » a déclaré Barbara Nzimbi, la chargée de communication de Joseph Kabila. Elle a appelé Felix Tshisekedi à se concentrer sur la gestion du pays qui, selon elle, est tombé aujourd’hui plus bas que jamais dans son histoire.
Néhémie Mwilanya, un proche collaborateur de Joseph Kabila pense pour sa part que les propos de Felix Tshisekedi relève d’une stratégie de bouc-émissaire. « La stratégie de bouc émissaire ne convainc plus . Des accusations sans preuves non plus. JKK a fait ses preuves et légué un pays viable. Aujourd’hui le Congo se meurt et son peuple est sans avenir : le vrai visage du Pouvoir c’est la corruption, l’insécurité, la pauvreté », lâche-t-il.
Ces affirmations du président de la République interviennent dans un climat politico-sécuritaire tendu, marqué par un procès contre Corneille Nangaa, le leader du mouvement politique-militaire AFC et consort, dont les dépositions en instruction à la DEMIAP de certains suspects arrêtés ont cité la complicité de Joseph Kabila. Ce qui n’est pas le cas au procès devant la Cour militaire. Ce climat est aussi marqué par l’attaque par des personnes identifiées comme combattants de l’UDPS contre la résidence de Joseph Kabila, alors que son épouse s’y trouvait.
Emille Kayomba