Le sujet relatif à la probable présence des combattants du M23 à la frontière qui sépare la République démocratique du Congo et la République Centrafricaine devient de plus plus préoccupante. En réaction des affirmations de l’ambassadeur de la RDC à Bangui, selon lesquelles le M23 serait en train d’encercler le Congo-Kinshasa par la RCA, un député national centrafricain, Ferdinand Alexandre N’Guendet, a solicité du bureau de l’Assemblée nationale centrafricaine, la mise en place d’une commission d’enquête pour tirer au clair ces affirmations.
Au delà des éléments de l’ambassadeur congolais, cet élu national de la RCA tient aussi sa conviction aux informations des riverains de ces frontières et celles de services des renseignements de leur pays, faisant état de la présence des hommes en uniforme non conventionnels, qui sont jugés de suspects.
« Ce qui semble se présenter comme le début de déploiement massif du M23 en territoire centrafricain devrait nous inquiéter au plus haut point et être étudié et analysé avec sérieux par les autorités nationales. Les tristes et malheureux exemples de la LRA ougandaise redéployée dans l’Est de la République Centrafricaine devrait nous donner à réfléchir et à nous inviter à faire preuve de vigilance active, » peut on lire dans cette correspondance.
Au delà de cette commission parlementaire à mettre en place pour enquêter sur l’affaire, il a suggéré aussi que soit apporté l’expertise de l’U’A, de la CEEAC, de la CEMAC et de la CIRGL. Il y a aussi, parmi ses suggestions, la mise sur pied d’une dynamique de la diplomatie parlementaire qui pourrait donner lieu à la constitution d’une force militaire conjointe entre la RDC et le RCA pour traquer ses éléments suspects signalés le long de la frontière entre les deux pays.
Plusieurs analystes avertis de la question sécuritaire de la RDC émettent quand-même des réserves quant à cette possibilité de déploiement, à l’exemple de Patrick illunga, journaliste spécialisé de la question. Pour lui, s’il faut avoir un esprit critique par rapport à ce sujet, il pense que les combattants du M23 ont toujours été basés dans les Kivu, où ils ont des liens faciles avec certains pays voisins de la RDC qui leur servent de base arrière. A l’en croire, il serait difficile pour ce groupe armé de se détacher aussi facilement de cet environnement.
Tout compte fait, il n’est pas à mettre totalement de côté certaines possibilités dans des questions sécuritaires, ce cas sous examen qui implique d’autres États.
Emille Kayomba