Selon des informations obtenues par Radio France Internationale (RFI), un projet d’accord actuellement en négociation entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda pourrait ouvrir la voie à un apaisement significatif des tensions dans l’est du pays. Ce texte en discussion prévoit une série d’engagements politiques et sécuritaires majeurs entre les deux pays, souvent en désaccord ces dernières années sur la question des conflits armés dans la région des Grands Lacs.
Parmi les points saillants de ce projet d’accord figure le retrait inconditionnel des forces rwandaises du territoire congolais, une exigence de longue date de Kinshasa, qui accuse Kigali de soutenir activement les rebelles du M23 (aujourd’hui intégrés à l’Alliance du Fleuve Congo, AFC). Ce retrait constituerait un premier pas important vers une désescalade militaire dans la province du Nord-Kivu, ravagée depuis des années par des affrontements violents et des déplacements massifs de populations civiles.
Autre mesure phare : la levée de l’état de siège dans le Nord-Kivu, en vigueur depuis mai 2021. Cette mesure exceptionnelle avait placé l’administration de la province sous le contrôle direct des autorités militaires. Sa levée pourrait permettre un retour progressif à la gouvernance civile et à la réhabilitation des institutions locales, tout en facilitant la reprise du dialogue politique avec les communautés locales.
L’accord en négociation inclurait également la signature préalable d’un accord entre le gouvernement congolais et l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), qui englobe les combattants du M23, afin de définir les modalités de désarmement, de réintégration et de participation éventuelle à la vie politique. Ce point pourrait se révéler particulièrement sensible, au regard du rejet exprimé par une partie de la population congolaise face à toute forme de compromis avec des groupes armés accusés de graves violations des droits humains.
Enfin, le démantèlement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé historiquement hostile au régime rwandais et actif en RDC depuis le génocide de 1994, figure dans les priorités de Kigali dans ces pourparlers. Kinshasa s’engagerait à neutraliser ces groupes considérés comme une menace sécuritaire directe par le Rwanda.
Si ce projet d’accord venait à se concrétiser, il marquerait une avancée diplomatique majeure dans un dossier aussi complexe que volatil. Toutefois, des incertitudes demeurent, notamment sur les garanties de mise en œuvre, le rôle de la communauté internationale et la perception de ces compromis par la population congolaise, profondément meurtrie par des années de guerre dans l’Est du pays.
La rédaction de b-onetv.cd