Le Haut Représentant pour le suivi de la feuille de route de Luanda et du processus de Nairobi a été révoqué par une Ordonnance présidentielle lue à la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) par la porte-parole du Chef de l’Etat Tina Salama ce vendredi 30 août 2024. Ainsi, la bouche autorisée de Tshisekedi a aussi lu la décision du président de la République nommant Mambu Sita Sumbu comme Haut Représentant pour le suivi de la Feuille de route de Luanda et des organisations régionales.

Il est à ce stade difficile d’évoquer les raisons fondamentales de la démarche du Président Tshisekedi sur cette révocation. En revanche une chose est vraie, le chef de l’Etat congolais a mis une croix sur le processus de Nairobi pour la paix dans l’Est de la RDC, initié dans le cadre de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (ZAC), car le nouveau Haut Représentant n’a pas la charge de suivre ce processus.
Cette décision du Rrésident de la République intervient dans un contexte délicat, où Kinshasa et l’EAC n’émettent plus dans la même longueur d’onde sur la question de l’insécurité dans la région, depuis le départ, sur demande de Kinshasa, des forces régionales de l’EAC en décembre 2023.

Du côté du processus de Luanda, les ministres des affaires étrangères de la RDC et du Rwanda se sont retrouvés autour du médiateur angolais, le 07 et le 08 août derniers dans le cadre du 3e réunion ministérielle pour discuter des avancées du processus de paix devant aboutir à un accord de cessation de conflit. Pendant ce temps, le cessez-le-feu intemporel est en vigueur depuis le 4 août se poursuit. A l’issue de cette réunion, un plan de neutralisation des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) a été convenu entre parties. Ces dernières ont aussi discuter de la nécessité de renforcer le mécanisme de vérification ad-hoc.
Pendant que d’autres rencontres sont prévues en septembre, Kinshasa, pour qui le processus de Luanda est le seul cadre de discussion avec le Rwanda sur la paix dans la région, n’a pas encore obtenu le retrait de troupes rwandaises sur le sol Congolais. En effet, lors de la récente réunion du Conseil des sécurité de l’ONU sur l’insécurité au Congo-Kinshasa, un rapport d’expert des Nations unies a fait remarquer que plus de 4000 militaires de l’armée rwandaise étaient sur le sol congolais et agissaient directement.
Emille Kayomba