La République démocratique du Congo traverse une crise humanitaire et sanitaire majeure, marquée par l’instabilité sécuritaire et la propagation de l’épidémie de Mpox (anciennement variole du singe). Lors d’un point de presse, le Ministre de la Santé, Samuel Roger Kamba, a dressé un bilan alarmant de la situation.
Les tensions persistent dans plusieurs zones de l’Est du pays, notamment à Bukavu, Minova, Kalehe, Katana et Miti-Murhesa, où les affrontements entre les forces armées congolaises et les rebelles continuent d’aggraver la situation. Cette instabilité entrave l’accès aux soins et complique la lutte contre l’épidémie en cours. L’attaque contre le Centre de traitement de Mpox (CTMPOX) de Kalehe a entraîné la fuite de 17 patients, augmentant le risque de propagation du virus dans la région.
Selon les données épidémiologiques recueillies entre la semaine épidémiologique 1 de 2024 et la semaine 6 de 2025, la situation est critique : 79 519 cas suspects, 1 507 décès, 14 976 cas confirmés. À Kinshasa, 164 patients sont actuellement pris en charge, tandis que 20 736 premières doses de vaccin ont déjà été administrées pour contenir la propagation de la maladie.
Une campagne de sensibilisation a été menée dans la zone de Pakajuma, un quartier vulnérable de Kinshasa, comprenant une séance interactive et une session de vaccination. Ces efforts visent à freiner la transmission du virus et à encourager la population à se faire vacciner. Le personnel de santé est également durement touché par l’épidémie. Actuellement, 61 agents de première ligne sont suspects, dont 19 cas confirmés dans cinq provinces du pays.
Face à cette double crise sanitaire et sécuritaire, le gouvernement congolais, en collaboration avec ses partenaires internationaux, renforce les efforts pour assurer l’accès aux soins et contrôler la propagation du Mpox. Toutefois, la persistance des conflits et le manque de ressources restent des défis majeurs à surmonter.
Junior Kulele