Kinshasa, ville embouteillée, ville asphyxiée.
Chaque jour, dans la capitale congolaise comme dans bien d’autres grandes villes du pays, des milliers de vies sont ralentis, piégées, parfois brisées sur des routes devenues synonymes de chaos.
Face à cette urgence sociale, le député national Tobie Kayumbi a décidé d’agir.
L’élu de Mbuji-Mayi a déposé une proposition de loi visant à modifier et compléter la loi n°78/022 du 30 août 1978, texte fondamental mais désormais dépassé par le rythme des évolutions sociales, démographiques et technologiques que connaît la République Démocratique du Congo.
« Il était plus que nécessaire d’adapter notre législation. Beaucoup de nos problèmes sur la route viennent aussi des limites de cette loi ancienne », a expliqué Tobie Kayumbi, soulignant le lien direct entre la vétusté du cadre légal et l’explosion des embouteillages, l’insécurité routière et l’incivisme qui gangrènent la circulation.
La réforme proposée est ambitieuse : plus de 70 articles seraient modifiés, complétés ou créés. Parmi les principales innovations : Obligation de signalisation gestuelle pour les motocyclistes et tricycles en cas de panne ou de défaillance des feux de signalisation. Renforcement du régime de sanctions, pour lutter contre les comportements dangereux ou irrespectueux sur la voie publique. Suivi rigoureux de l’obtention et du renouvellement des permis de conduire, dans un contexte où de nombreux chauffeurs circulent sans véritable formation.
« Les routes construites depuis 1968 ne sont plus celles d’aujourd’hui. Nous avons désormais des sauts-de-mouton, des rocades modernes, et pourtant, des pratiques archaïques persistent sur nos routes. Il fallait réagir », insiste le député. Avec cette proposition de loi, Tobie Kayumbi ne cherche pas seulement à moderniser un texte législatif. Il vise à changer la culture routière elle-même, pour un Congo plus fluide, plus sûr, plus responsable.
L’initiative intervient dans un climat où les Kinois, éreintés par les embouteillages quotidiens, réclament des réponses concrètes. Entre les longues files de voitures à l’arrêt, les klaxons assourdissants, les pluies qui dégradent les chaussées et la méfiance envers une police routière parfois perçue comme abusive, la réforme apparaît comme une nécessité vitale.
Reste désormais à savoir si le Parlement, dans sa sagesse, saura entendre cet appel au changement. Car sur les routes de Kinshasa, chaque minute perdue est une urgence sociale. Et chaque réforme attendue, un pas de plus vers un Congo qui avance.
Junior Kulele