L’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a franchi un nouveau cap dans la procédure visant la levée des immunités parlementaires du ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba. Le lundi 26 mai 2025, le Bureau de l’Assemblée a officialisé la création d’une commission spéciale chargée d’examiner la demande formulée par le parquet près la Cour de cassation.
Cette commission ad hoc, composée de 22 membres, est présidée par le député national Meschac Mandefu. Elle compte également dans son bureau la députée Mbiya Luboya Titi (1ère vice-présidente), le député Théovel Lotika (2e vice-président), André Lite (rapporteur), et Iwolo Banyafia (rapporteur adjoint).
La demande du procureur général Firmin Mvonde repose sur de graves accusations de détournement de fonds publics. Constant Mutamba est soupçonné d’avoir détourné près de 29 millions de dollars américains destinés à la construction d’un centre pénitentiaire à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo.
La commission dispose de trois jours pour examiner les pièces du dossier et produire un rapport détaillé, qui sera soumis à la plénière le jeudi 29 mai 2025. Dès mardi 27 mai, elle entamera ses auditions, à commencer par celle du procureur général Firmin Mvonde, appelé à exposer les preuves et les motivations de sa requête.
Face à cette situation, Constant Mutamba affiche une posture de défi. Lors d’une déclaration au Palais de la Justice, il a dénoncé l’existence d’un “système mafieux” qu’il affirme combattre depuis son entrée au gouvernement. Il se dit serein et prêt à répondre devant la justice.
Emille Kayomba