Le Canada a annoncé une série de sanctions contre le Rwanda en raison de son implication dans le conflit armé qui ravage l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Une décision qui a provoqué une réaction immédiate et virulente de Kigali.
Dans un communiqué officiel, le gouvernement rwandais a dénoncé les accusations canadiennes, qualifiant d’« inacceptable » l’attribution au Rwanda des atrocités commises en RDC. « Nous demandons des clarifications à ce sujet auprès du gouvernement canadien », a déclaré le ministère rwandais des Affaires étrangères.
Kigali reproche au Canada de soutenir les efforts régionaux pour la paix tout en imputant systématiquement toutes les violations au Rwanda, sans exiger de comptes du gouvernement congolais. Selon Kigali, cette position encouragerait Kinshasa à poursuivre des attaques contre ses propres populations. « Cela inclut les bombardements quotidiens et les attaques visant les villages Banyamulenge au Sud-Kivu par les FARDC, les FDLR et les Wazalendo. Le silence du Canada face à ces graves violations des droits humains est inacceptable et honteux », martèle le communiqué.
Cette montée de tension diplomatique est le fruit des efforts déployés par la RDC sur la scène internationale pour dénoncer l’agression rwandaise. La pression sur Kigali s’accentue, notamment avec la résolution 2773 de l’ONU et la multiplication des condamnations de la part de plusieurs chancelleries.
Le Canada a pris plusieurs mesures punitives contre Kigali, notamment : Suspension des permis d’exportation de biens et technologies contrôlés à destination du Rwanda ; Arrêt des nouvelles initiatives commerciales entre les gouvernements canadien et rwandais ; Restrictions sur le soutien aux entreprises privées ayant des activités économiques avec Kigali ; Réévaluation de la participation canadienne aux événements internationaux organisés par le Rwanda et des candidatures de Kigali pour l’accueil de futures rencontres internationales.
Ces sanctions, qui isolent un peu plus le régime rwandais sur la scène diplomatique, ont suscité une vive colère à Kigali. L’évolution de cette crise dépendra désormais des prochaines réactions du gouvernement rwandais et des initiatives diplomatiques internationales.
Emille Kayomba