Le Salaire Minimum Interprofessionnel Garantie – SMIG en République Démocratique du Congo a-t-il été doublé ou indexé au dollar américain ? C’est la question qui taraude les esprits, après l’annonce du ministre de l’emploi et travail dernièrement, lorsqu’il parlait du réajustement du traitement versé aux employés du secteur privé et des entreprises paraétatiques.
C’est depuis 2018 que le SMIG est passé de 3 à 5 dollar le jour, payable en monnaie nationale, ce qui représentait à l’époque environ 7000 franc congolais. Avec la dépréciation de la monnaie nationale et l’inflation de ces cinq dernières années, les salaires des travailleurs congolais sont dès lors devenus déficitaires, jusqu’à perdre son pouvoir de l’ordre de plus ou moins 50 pourcent. Après moult tergiversations, le Gouvernement s’est ressaisi pour enfin faire respecter la loi dans le monde du travail. Ceci a conduit par ailleurs au réajustement du SMIG, dès février 2025, à 14.500 Francs congolais par jour, ce qui correspond aux 5 dollars fixés en 2018.
Le Salaire Minimum Interprofessionnel Garantie est un sujet complexe. Il est fixé par le Conseil National du Travail, dans une tripartite composée des Syndicats, du Patronat et du gouvernement, en fonction des conditions économiques. Le SMIG en RDC est le même dans tous les secteurs d’activité, avec des ajustements pour les entreprises qui font des grands profits et les professions spécifiques. Cependant, le SMIG est souvent jugé insuffisant pour couvrir les besoins fondamentaux des ménages, en raison de l’inflation et du coût élevé de la vie. Jusqu’alors, des mouvements et des revendications des syndicats militent pour l’ajustement du salaire minimum, afin d’améliorer les conditions de vie des travailleurs.
La problématique des salaires en République Démocratique du Congo est un cas complexe et multifacette. Les salaires dans le secteur public sont souvent inférieurs à ceux du secteur privé, exacerbant les inégalités. Les rémunérations des agents et fonctionnaires de l’Etat varient considérablement d’une région à l’autre, avec des salaires souvent plus élevés dans les grandes villes comme Kinshasa par rapport aux zones rurales. L’inflation élevée érode rapidement le pouvoir d’achat des ménages pauvres. Même des salaires qui semblent élevés en chiffres absolus peuvent être insuffisants pour couvrir les besoins de base.
L’énigme paradoxalement compliquée pour les décideurs est qu’une grande partie de la population travaille dans le secteur informel, où les salaires sont souvent non régulés et ne bénéficient pas de protections sociales. La législation du travail existe, mais l’application est souvent faible, ce qui entraîne des abus et des violations des droits des travailleurs.
Pour leur part, les syndicats jouent un rôle crucial dans la défense des droits des travailleurs, mais ils font face à des défis tels que la pauvreté, la répression et le manque de reconnaissance.
Malgré d’importantes ressources naturelles que possède le pays, mais les bénéfices de l’exploitation ne se traduisent pas toujours par des salaires équitables pour les travailleurs locaux. La question des salaires en RDC nécessite des réformes institutionnelles et économiques, une meilleure gouvernance et le renforcement des droits des travailleurs pour améliorer les conditions de vie de la population.
La rédaction de b-onetv.cd