Face à la recrudescence des violences dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a tenu un sommet extraordinaire ce vendredi à Harare, au Zimbabwe. Réunissant plusieurs chefs d’État et de gouvernement, cette rencontre visait à évaluer la situation sécuritaire et à coordonner une réponse régionale face à la crise humanitaire et militaire en cours.

Ce sommet intervient alors que la ville stratégique de Goma est passée sous le contrôle du M23 et de ses alliés, une évolution qui fragilise davantage la stabilité de la région et met à l’épreuve l’efficacité des interventions régionales.
Dans son allocution d’ouverture, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a rendu hommage aux 16 soldats de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), tombés dans le conflit. « Le sommet extraordinaire de la SADC qui s’est tenu aujourd’hui à Harare a réaffirmé notre engagement en faveur de la paix dans l’est de la RDC. Nous rendons hommage aux 16 soldats de la SAMIDRC morts dans le conflit et nous sommes unis pour une solution durable et pacifique. Ensemble, nous protégerons la stabilité régionale », a-t-il déclaré.

La réunion a également mis en lumière les tensions entre la SADC et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), deux blocs régionaux impliqués dans la gestion du conflit. Certains analystes estiment que la chute de Goma constitue une humiliation pour la SADC, qui s’était engagée à soutenir la RDC contre le M23. D’autres soulignent une rivalité croissante entre les deux organisations sur la meilleure approche à adopter pour ramener la paix.
Le président congolais Félix Tshisekedi, qui a participé au sommet par visioconférence, a insisté sur l’urgence d’une action renforcée de la SADC pour endiguer l’avancée du M23. Son gouvernement continue d’accuser le Rwanda de soutenir ce groupe rebelle et espère un engagement militaire plus soutenu de la part de ses partenaires régionaux.
Avec une situation humanitaire qui se détériore et des milliers de déplacés, la SADC se retrouve sous pression pour proposer une stratégie claire et efficace. L’issue de ce sommet sera déterminante pour la suite des opérations en RDC et pour la crédibilité de la coopération régionale dans la gestion des crises sécuritaires.
La rédaction de b-onetv.cd