Lors d’une intervention marquante au Conseil de sécurité des Nations-Unies, Thérèse Kayikwamba, ministre congolaise des Affaires Étrangères, a dénoncé avec vigueur les récentes agressions perpétrées par l’armée rwandaise sur le territoire de la République démocratique du Congo (RDC). Qualifiant ces actes de « barbare », elle a exhorté la communauté internationale à agir sans délai pour stopper cette escalade de violence.
Selon la ministre, de nouvelles troupes rwandaises ont franchi les bornes frontalières 12 et 13, intensifiant les tensions dans la région. À Goma, la situation est critique : les troupes congolaises défendent la population face à une attaque qu’elle a qualifiée de préméditée, tandis que les humanitaires sont pris en otage et les infrastructures civiles, notamment l’électricité, ont été sabotées par les forces rwandaises (RDF).
« Le Rwanda se prépare à opérer un carnage », a alerté Thérèse Kayikwamba, ajoutant que chaque heure qui passe rapproche la région d’une catastrophe aux répercussions internationales. Selon elle, cette attaque ne cible pas seulement la RDC mais vise également la mission des Nations-Unies, les soldats de la paix et, plus largement, l’Afrique toute entière.
La ministre a souligné que cette agression s’inscrit dans un contexte de pillage systématique des ressources minières de la RDC, notamment l’or et le coltan, qui financent les activités criminelles du Rwanda et du groupe rebelle M23. « Ce commerce illicite doit cesser », a-t-elle martelé, appelant à des sanctions fermes contre les responsables politiques et militaires impliqués dans ces activités illégales.
Elle a également dénoncé l’assassinat du général Peter Cirimwami par les forces rwandaises, ainsi que l’encerclement d’une compagnie du contingent tanzanien à Kanyabayonga par les RDF, des actes qu’elle a qualifiés de violations flagrantes du droit international.
Thérèse Kayikwamba a rappelé que tous les engagements pris par le Rwanda lors des négociations de Luanda ont été systématiquement bafoués. Elle a fermement rejeté toute tentative d’inclure le groupe M23 dans le processus de paix, qualifiant cette organisation de relais des ambitions expansionnistes rwandaises.
Face à cette situation, la ministre a appelé le Conseil de sécurité à : Exiger la fin immédiate des hostilités par le Rwanda ; Imposer des sanctions ciblées contre les décideurs politiques et militaires rwandais ; Mettre en place un embargo sur les minerais (or et coltan) issus de la RDC ; Révoquer le statut du Rwanda comme pays contributeur de troupes aux Nations Unies ; Utiliser le chapitre 7 de la Charte de l’ONU pour garantir la paix et la sécurité dans la région.
Thérèse Kayikwamba a conclu son discours en lançant un appel solennel au Conseil de sécurité : « Le monde vous regarde. Chaque jour de retard alimente l’agresseur et aggrave le drame humanitaire dans notre pays. » Elle a insisté sur l’urgence de mettre fin à cette agression coordonnée, qui représente une menace non seulement pour la RDC mais aussi pour la stabilité de toute la région. La voix de la ministre congolaise résonne désormais comme un appel à la responsabilité internationale face à une crise qui exige une réponse rapide et déterminée.
La rédaction de b-onetv.cd