Le Président Félix Tshisekedi a célébré une année entière à la tête de la République démocratique du Congo dans le cadre de son second mandat. Marquée par des réalisations, des promesses audacieuses, mais aussi des controverses, cette période met en lumière les ambitions d’un chef d’État déterminé à transformer le pays malgré les obstacles persistants. Felix Tshisekedi a renforcé la présence de la RDC sur la scène internationale. L’élection du pays au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies pour 2025-2027 et la participation à des forums mondiaux sur le développement durable témoignent une dynamique de l’influence croissante de la RDC sur la scène internationale.
La question de la sécurité, particulièrement dans l’Est du pays, demeure une préoccupation majeure. Bien que des efforts aient été consentis, notamment à travers des conseils de sécurité réguliers et des missions sur le terrain, les résultats concrets tardent à se faire sentir. L’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri a été prolongé, mais il continue de susciter des débats quant à son efficacité. Lors de la 11ᵉ Conférence des gouverneurs à Kalemie, le Chef de l’État a promis de renforcer la cohésion communautaire et d’intensifier les efforts pour restaurer la paix dans l’Est, une priorité de son mandat.
Plusieurs officiers ont été promu dans le but de redynamiser les Forces armées de la RDC (FARDC) et mieux répondre aux défis sécuritaires. Félix Tshisekedi a notamment entrepris des changements à la tête de l’agence nationale de renseignement, souvent critiquée pour des abus. Il s’agit de restaurer sa crédibilité tout en renforçant son efficacité dans la lutte contre les menaces internes et externes. Ces réformes se sont avérées cruciales à la suite du coup d’État manqué de 2024, qui a mis en lumière des failles au sein des services de sécurité. Le Président a promis des mesures supplémentaires pour prévenir de telles tentatives.
Felix Tshisekedi a renforcé les relations avec les pays voisins pour contrer les groupes armés transfrontaliers, tout en appelant à un soutien accru de la communauté internationale. Le lancement de nouvelles opérations militaires, combiné aux efforts diplomatiques pour mobiliser des soutiens régionaux démontre une volonté politique claire, mais les populations locales attendent des actions plus décisives pour restaurer une paix durable. La situation sécuritaire dans l’Est, où les violences continuent de faire rage malgré l’état de siège, reste un talon d’Achille.
Sur le plan économique, Félix Tshisekedi a multiplié les inaugurations pour matérialiser son engagement en faveur du développement. La relance des projets stratégiques, tels que la production de zinc à Kipushi ou l’inauguration de nouvelles infrastructures bancaires dans des provinces reculées comme le Tanganyika, montre une ambition de dynamiser les secteurs miniers et financiers. Le gouvernement a également poursuivi des réformes pour améliorer le climat des affaires, comme l’a souligné Judith Suminwa, Première ministre, lors du Forum MEDays 2024. Cependant, le coût de la vie reste élevé, et les inégalités sociales persistent, rappelant la nécessité de mieux redistribuer les richesses nationales.
Le Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T), fer de lance de son projet de décentralisation, progresse lentement mais sûrement. Les travaux d’infrastructures, comme ceux lancés à Goma pour le projet STAR-EST, montrent une volonté d’améliorer la gouvernance locale. Néanmoins, ces initiatives doivent être accélérées pour répondre aux attentes des Congolais, surtout dans les zones rurales où les besoins sont criants. L’engagement du Chef de l’État dans des projets transfrontaliers, comme le barrage Grand Bangui avec la République centrafricaine, illustre une approche régionale collaborative. Le lancement de la deuxième phase de réhabilitation des routes à Kinshasa pour moderniser la capitale. Ces actions contribuent à redorer l’image de la RDC, longtemps perçue comme un État en crise.
F. Tshisekedi a fait de la réforme judiciaire un pilier de son second mandat. Plusieurs enquêtes ont été lancées pour récupérer des fonds détournés, mais l’opinion publique reste divisée sur la portée réelle de ces mesures. Des efforts sont également en cours pour renforcer l’indépendance des magistrats, bien que les résultats tardent à convaincre. Dans plusieurs allocutions, le Président a insisté sur son intention de moderniser le système judiciaire et de lutter contre l’impunité. Il a notamment soutenu des enquêtes sur des scandales financiers impliquant des figures publiques, bien que certains accusent son administration de manquer de fermeté face à certains alliés politiques.
Les discussions autour d’une révision constitutionnelle ont alimenté des spéculations sur ses intentions politiques à long terme, menaçant de polariser davantage le paysage politique. Ce débat évoqué par certains de ses partisans, a suscité des inquiétudes quant à une éventuelle tentative de prolonger son mandat. F. Tshisekedi s’est engagé à respecter l’ordre constitutionnel, mais les discussions demeurent polarisantes.
Sur le plan de la gouvernance, Felix Tshisekedi a poursuivi des réformes pour moderniser l’administration, notamment avec l’introduction des permis de conduire biométriques. Cependant, la lutte contre la corruption et l’amélioration de la transparence des institutions publiques restent des défis majeurs. Les Congolais demandent des résultats tangibles dans la gestion des fonds publics et la reddition de comptes.
Une année après le début de son second mandat, Félix Tshisekedi a posé des bases importantes, notamment en matière de diplomatie et de développement. Cependant, les défis sécuritaires, sociaux et économiques demeurent immenses. Pour le reste de son mandat, il devra non seulement accélérer les réformes structurelles, mais aussi instaurer un dialogue franc avec toutes les forces vives de la nation pour répondre aux attentes des populations. Si F. Tshisekedi a fait preuve d’un leadership proactif, il reste confronté à des critiques.
Bien que les projets et promesses soient nombreux, leur mise en œuvre demeure inégale, suscitant frustration et impatience parmi la population. La persistance des défis sécuritaires, les attentes populaires insatisfaites et les tensions politiques liées à la Constitution sont autant de signaux d’alerte. Pour réussir pleinement son mandat, le Président devra transformer ses promesses en actions concrètes et répondre efficacement aux critiques, tout en renforçant l’unité nationale et la crédibilité des institutions publiques. Les mois à venir seront décisifs pour consolider son héritage et prouver que la RDC peut amorcer une véritable transformation.
Le bilan est donc mitigé : des avancées significatives ont été réalisées, mais elles restent insuffisantes pour transformer radicalement la RDC. Le Président Tshisekedi a encore du temps pour consolider son héritage, mais la pression est forte pour des résultats concrets et rapides.
La rédaction de b-onetv.cd