Une avancée diplomatique inédite s’amorce à Washington, où des représentants congolais et rwandais ont entamé des pourparlers directs dans le but de mettre fin au conflit meurtrier qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo.
Les négociateurs des deux pays sont arrivés dans la capitale américaine au début de la semaine. Pour la première fois depuis l’entrée en jeu des États-Unis en tant que médiateurs, les experts congolais et rwandais ne se contentent plus de messages relayés par des intermédiaires ou de discussions virtuelles. Ils se parlent désormais directement, autour de la même table.
Au cœur des discussions : un projet d’accord de paix formulé par les diplomates américains, désormais dans sa deuxième version. Ce « draft » prend en compte les observations formulées par les deux parties après un premier échange.
Initialement, Washington espérait la signature d’un accord à la mi-juin. Mais le processus a pris du retard. « Il a fallu adapter les ambitions à la réalité des négociations », a reconnu sur le réseau X le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe.
Les négociations s’intensifient, avec pour objectif la finalisation d’un accord de paix global, réaliste et mutuellement bénéfique, selon les propos du chef de la diplomatie rwandaise. Il insiste cependant : aucun texte ne sera signé sans une convergence claire des intérêts des deux pays.
Si les experts parviennent à un pré-accord, les ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais sont attendus à Washington pour entériner les conclusions. Ce jalon devrait, selon les plans des États-Unis, préparer le terrain à une rencontre de haut niveau entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame — une rencontre qui, selon certaines sources, pourrait se tenir en présence de Donald Trump.
Pour l’heure, aucun calendrier officiel n’est communiqué. Mais Washington pousse en coulisses pour que l’accord soit signé d’ici la fin juillet. Cette relance diplomatique survient alors que les tensions restent vives à Goma et dans les environs. Une démonstration qui rappelle l’urgence de parvenir à une désescalade durable.
Ces discussions directes marquent une étape rare et symboliquement forte dans un conflit qui a trop longtemps résisté aux tentatives de résolution. Si la prudence reste de mise, le face-à-face de Washington pourrait constituer une avancée vers un règlement politique. Mais tout dépendra de la capacité des parties à dépasser leurs divergences pour construire une paix durable.
Junior Kulele