Une délégation d’écrivains et d’artistes congolais, conduite par l’écrivain et lanceur d’alerte Richard Ali, s’est rendue ce lundi au Ministère de la Culture pour remettre officiellement une pétition réclamant l’organisation d’obsèques nationales en hommage à V.Y. Mudimbe, figure emblématique de la pensée africaine récemment disparue.

Lancée le 22 avril 2025 sur la plateforme Change.org, peu après l’annonce du décès de l’éminent intellectuel congolais, la pétition a connu un large écho, rassemblant en moins d’une semaine 727 signatures. Cette mobilisation reflète l’immense admiration que suscite Mudimbe, dont les travaux ont profondément influencé les champs de la philosophie, de l’anthropologie, de la linguistique et de la critique postcoloniale à travers le monde.
Dans leur lettre adressée à la Ministre de la Culture, les signataires plaident pour une reconnaissance officielle de cette contribution inestimable. La pétition propose notamment que les obsèques nationales incluent l’organisation de colloques et conférences autour de l’œuvre de Mudimbe, ainsi que l’érection d’une statue commémorative. Ces actions visent à graver son héritage dans la mémoire collective et à inspirer les générations futures.
Au cours de l’entretien, la délégation a exhorté la Ministre à se faire le relais de cette demande auprès de la Première Ministre Judith Suminwa et du Président Félix Tshisekedi. Richard Ali a insisté sur le caractère non partisan de cette démarche, fondée sur un élan sincère de respect et de reconnaissance. Il a également précisé que la pétition resterait ouverte en ligne jusqu’à ce qu’une réponse officielle du Gouvernement soit donnée.
V.Y. Mudimbe, par son œuvre dense et complexe, a contribué à déconstruire les représentations occidentales sur l’Afrique et à redonner à la pensée africaine ses lettres de noblesse. Pour beaucoup, lui rendre hommage au niveau national est un devoir moral autant qu’un geste symbolique fort en faveur de la culture et de l’intellect.
Le gouvernement répondra-t-il à cet appel venu du cœur de la société civile culturelle ? La balle est désormais dans le camp des autorités.
Junior Kulele