Il est difficile de changer la nature d’une personne, même quand les circonstances, elles, changent. Prenez, par exemple un barbouze, il vous serait difficile, après une longue carrière, d’en faire une nurse.
Ainsi, l’histoire que l’on peut retenir de Kabund, c’est celle d’un combattant pur et dur dans la lignée même d’Etienne Tshisekedi lui-même. Mais, dans ce genre de cas de figure, et dans la logique d’un parti politique, longtemps dans l’opposition, et qui arrive au pouvoir, de par son rôle passé, Jean-Marc Kabund n’aurait dû jamais accéder à des hautes fonctions de l’Etat.
Un parti politique est une machine dont la logique de fonctionnement, ne tient pas compte des individualités. Ces partis politiques se meuvent d’une manière telle que c’est le système qui prime sur les personnes. Ainsi Kabund, efficace, voire machiavélique dans les manifestations de rues, devient gênant dans l’exercice officiel d’un pouvoir. C’est pourquoi, la première erreur de l’UDPS, fut de n’avoir pas compris que c’était lors de son bras de fer avec Jeanine Mabunda qu’il fallait mettre Kabund hors-circuit, tout en le contrôlant et en le muselant, afin de ne pas perturber le déploiement des stratégies politiques du pouvoir.
La faiblesse, vient de l’attachement du parti à une personne, un groupe de personnes, voire à une famille. S’il s’agit-là d’une spécificité du pouvoir africain, force est donc de constater qu’il s’agit bel et bien d’un défaut, lorsqu’on observe l’évolution politique du continent noir.
De la manière dont les choses se sont déroulées, il se fait que Kabund, prenant du poil de la bête, ne se comportait pas moins qu’un vice-président de la République, un homme qui n’avait, au-dessus de lui, que le Chef de l’Etat lui-même.
A quoi faut-il s’attendre à présent ? Soit, Kabund rebondit en vue de se positionner utilement pour 2023, comme un possible candidat à la présidentielle en 2027-28, car n’ayant plus Tshisekedi dans sa mire, et bien sûr, à la tête d’un parti politique qui s’opposera à l’UDPS. Dans ce sens, il inspirera beaucoup de politiciens entrés dans l’Union Sacré par contrainte et par chantage, dans la peur de perdre un poste et des avantages comme c’est l’habitude en République démocratique du Congo.
Tout cela, en prélude de joutes électorales d’une truculence de premier choix pour se disputer le fauteuil qu’occupe actuellement le fils du sphinx.
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Pascal Hamici