La République Démocratique du Congo franchit une nouvelle étape vers la souveraineté économique. Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a chargé le Gouvernement d’élaborer un projet de texte portant création, organisation et fonctionnement d’un Fonds Souverain. Cette décision a été prise lors de la 46ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 6 juin à la Cité de l’Union Africaine.
Dans sa communication, le Chef de l’État a souligné que la RDC, riche en ressources naturelles, se doit de transformer ses atouts en leviers structurants pour bâtir une économie nationale résiliente, durable et indépendante, capable de faire face aux mutations économiques mondiales.
« Ce projet devra traduire notre ambition collective de doter la Nation d’un instrument souverain, performant et durable, capable de transformer nos ressources naturelles en richesses productives, de soutenir une croissance inclusive et de garantir à notre jeunesse un avenir à la hauteur de son potentiel », a déclaré le Président Tshisekedi, selon le compte rendu officiel.
La Première ministre Judith Suminwa a été instruite de piloter l’élaboration du projet de loi, en collaboration avec le Vice-Premier ministre de l’Économie, ainsi que les ministres du Plan, des Finances, des Mines et la gouverneure de la Banque centrale. Le futur fonds, conçu comme un instrument stratégique de long terme, aura pour objectifs : D’investir une partie des revenus miniers sur les marchés internationaux afin d’en accroître la valeur ; De financer des infrastructures essentielles (routes, hôpitaux, écoles, barrages) ; De soutenir la diversification économique à travers l’innovation, les PME, l’industrialisation et l’entrepreneuriat ; De constituer une épargne intergénérationnelle ; De stabiliser l’économie face à la volatilité des cours des matières premières ; D’appuyer les programmes nationaux prioritaires, notamment le développement local des 145 territoires.
Ce Fonds Souverain viendra s’ajouter à un dispositif déjà existant : le Fonds minier pour les générations futures (FOMIN), créé en vertu du Code minier modifié en 2018. Le FOMIN a pour vocation de préserver une partie des revenus miniers en faveur des générations futures, afin de garantir une transition post-minière sereine.
Mis en œuvre à partir de 2019, avec la nomination de son premier comité de gestion, le FOMIN a jeté les bases d’une gestion prudente et visionnaire des richesses non renouvelables du pays. Le futur Fonds Souverain ambitionne d’aller plus loin : agir en tant que bras financier stratégique, capable de dynamiser l’économie actuelle tout en préparant l’avenir.
Le Président Tshisekedi a également insisté sur la qualité de gouvernance du futur fonds. Celui-ci devra s’aligner sur les principes de Santiago, un ensemble de normes internationales qui garantissent la transparence, l’indépendance, l’efficacité et la responsabilité des fonds souverains à travers le monde. « Notre richesse n’a de valeur réelle que si elle est transformée grâce à des politiques visionnaires, des institutions solides et une gouvernance rigoureuse », a martelé le Chef de l’État.
Au-delà du symbole, la création de ce Fonds Souverain s’inscrit dans une stratégie d’émancipation économique, destinée à réduire la dépendance de la RDC à l’aide extérieure, et à asseoir une prospérité fondée sur les propres ressources du pays. La concrétisation de ce projet pourrait faire de la RDC un acteur majeur sur les marchés internationaux, à l’image des pays qui ont su transformer leur rente naturelle (notamment pétrolière ou minière) en puissance économique via un fonds souverain, à l’instar de la Norvège, du Qatar ou du Botswana.
Avec cette nouvelle dynamique, la RDC trace une voie résolument tournée vers un développement inclusif, durable et autonome, porté par une vision ambitieuse du Président Tshisekedi pour les générations futures.
La rédaction de b-onetv.cd